Événements responsables : Paris 2024 en piste avec l’ISO 20121

Du 13 au 17 mai, le CIO visite Paris pour examiner sa candidature à l’organisation des Jeux olympiques 2024, une candidature très empreinte de RSE. Focus sur l’ISO 20121, la norme internationale qui définit ce qu’est un événement responsable.

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Paris 2024 en piste avec l’ISO 20121

Du 13 au 17 mai, le CIO visite Paris pour examiner sa candidature à l’organisation des Jeux olympiques 2024, une candidature très empreinte de RSE. Focus sur l’ISO 20121, la norme internationale qui définit ce qu’est un événement responsable.

Paris joue gros pour les JO 2024. Du 13 au 17 mai, le Comité international olympique se rend sur place pour examiner la candidature de la ville à l’organisation des Jeux olympiques 2024, candidature qui met l’accent sur la responsabilité sociétale. L’occasion de se pencher sur la norme volontaire internationale ISO 20121, qui donne des lignes directrices sur ce que doit être un événement responsable. D’autant plus que cinq ans après sa publication, cette norme s’achemine vers une révision.

C’était d’ailleurs l’objet d’une rencontre, jeudi 4 mai, à l’initiative d’AFNOR Normalisation. À l’aube d’une éventuelle révision, les participants, qu’ils soient certifiés ou non, ont fait part de leur satisfaction à utiliser ce qu’ils voient comme « un outil de déclinaison managériale de la RSE dans l’événementiel », comme le résume Maël Besson, à la mission Sport et développement durable du ministère chargé des Sports. Ce ministère a fédéré une vingtaine d’événements sportifs autour d’une charte sur le sujet.

Les idées fusent

Alimentation, gestion des déchets, achats responsables… Qu’on soit sur un événement ponctuel (JO 2024, Roland-Garros, Transmusicales de Rennes, etc.), organisateur d’événements toute l’année (comme les exploitants de salles) ou prestataire de ceux-ci (standistes, traiteurs, etc.), la bonne volonté est manifeste, pour peu que la direction soit convaincue et que la crainte de verser dans le greenwashing soit levée. « Souvent, les idées fusent. Le défi consiste à faire en sorte qu’elles passent en mode projet. C’est là l’apport majeur de la norme ISO 20121 », témoigne Béatrice Eastham, directrice de l’agence Green Événements. « Nous avions listé 40 actions de développement durable, mais n’importe comment. Il nous fallait un management, notamment pour identifier quelque 2 500 parties prenantes », confirme Béatrice Macé, directrice de l’association Transmusicales.

C’est ainsi qu’on recense en France une cinquantaine d’initiatives événementielles structurées sur les bases de l’ISO 20121, selon Vincent Larquet, directeur du développement durable de l’Unimev, l’Union française des métiers de l’événement. Et ce n’est pas l’apanage des Parisiens : citons la ville de Saint-Raphaël ou Cité de Nantes Events, tout nouvellement certifiée ISO 20121.

Saint-Raphaël, première collectivité certifiée ISO 20121
Saint-Raphaël, première ville certifiée ISO 20121

Certes, tout cela n’est encore qu’une goutte d’eau, mais certains corps de métiers y viennent de plus en plus (notamment les traiteurs) et les réticences disparaissent vite. C’est ce qui s’est passé à l’Aéronef de Lille, un exploitant de salle « intimidé par la norme au lancement de la réflexion, en 2013 », mais qui se l’est ensuite appropriée au point de se faire certifier, comme le raconte sa directrice de projets, Clémence Bruggeman. De plus, des événements-phares comme les Jeux Olympiques permettent de placer la norme sous les projecteurs lorsqu’ils mettent l’accent sur le volet RSE, à l’image de Paris 2024, dont le comité de candidature s’est adjoint l’aide du WWF.

Un remède à la défiance

Mais ces grands événements ont-ils encore le choix de ne pas le faire, à l’heure où l’opinion publique se montre de plus en plus vigilante sur les coûts, les risques de corruption et l’héritage qui sera fait des infrastructures ? Pour Jérôme Lachaze, responsable développement durable du comité de candidature Paris 2024, « nous sommes effectivement dans une phase de défiance à l’égard de ces grands moments » et le salut réside en effet dans une certaine moralisation. Parmi les mesures de RSE qu’il a intégrées au dossier parisien pour montrer patte blanche et séduire le CIO : zéro gaspillage alimentaire et – 55 % d’émissions de gaz à effet de serre, sur le périmètre de l’événement, par rapport aux JO de 2012 à Londres. Cela pèsera-t-il dans la balance ? Réponse en septembre !

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© AFNOR/DR

ISO 20121 : les pistes d’évolution

AFNOR Normalisation a livré les résultats d’une consultation organisée du 16 mars au 26 avril 2017 auprès de parties intéressées à la normalisation de la démarche événements responsable, autour de la question : quelles perspectives d’évolution pour la norme ISO 20121:2012 ? Les répondants ont redit leur intérêt pour ce texte et ont tous constaté un impact positif en l’utilisant. Ce qui explique qu’ils soient peu enclins à l’idée de la faire réviser. Toutefois, ils identifient trois points donnant matière à réécriture :

  • Simplifier le chapitre sur les informations documentées
  • Inciter davantage aux actions concrètes
  • Proposer des outils d’auto-diagnostic.

AFNOR, qui représente la France à l’ISO, s’oriente donc vers une position prônant la confirmation de la norme, c’est-à-dire le maintien du texte en l’état, assorti de quelques points d’attention. Elle doit en faire part à l’ISO avant le 5 juin. C’est en fonction de la réponse des autres pays que l’on saura dans quelle mesure le texte devra être réexaminé. Le cas échéant, AFNOR réactivera sa commission de normalisation « Organisation d’événements et développement durable ».