Gaspillage alimentaire : au tour des restaurants de s’engager
Chaque année en France, près de 9 millions de tonnes de déchets alimentaires finissent à la poubelle, soit 129 kg par personne, selon le ministère de la Transition écologique (voir ici sa page dédiée) . Toutes les étapes de la chaîne alimentaire y contribuent, dont 17 % du total rien que pour la restauration en 2022. Bonne nouvelle : la filière restauration peut maintenant s’engager pour une alimentation plus durable et l’indiquer grâce à un label ! Le volet restauration vient compléter le volet lancé en 2023 pour la distribution, qui compte déjà 147 établissements labellisés.
Les critères du label volet restauration sont compilés dans deux référentiels tout juste publiés : les AFNOR Spec 2304 et 2316 , le premier pour les restaurants et le second pour les unités de préparation, comme les cuisines centrales. Véritables guides pratiques, ils définissent des critères précis et des indicateurs clairs (grammes par couvert d’aliments laissés dans l’assiette, bonnes pratiques engagées, politique d’achats, etc.), avec trois niveaux d’engagement (1, 2 ou 3 étoiles). Un label sera accordé pour trois ans, et valable pour un seul établissement. Vous pouvez visionner ici le replay du webinaire de présentation organisé le 18 septembre 2025 par le Club des adhérents d’AFNOR.
Les référentiels sont le fruit de travaux pilotés par AFNOR et bâtis avec les parties prenantes (ministères, restaurateurs, associations, etc.) depuis 2023. Les évaluations seront réalisées par des organismes certificateurs agréés, sur site au sein de l’établissement candidat. AFNOR Certification, filiale du groupe AFNOR, a d’ores et déjà fait la demande pour être l’un de ces opérateurs.
Objectif : réduire le gaspillage alimentaire de moitié en quinze ans
Cette initiative s’inscrit dans les objectifs nationaux, fixés par la loi AGEC de 2020 (Antigaspi et économie circulaire), de réduire par rapport à 2015 de 50 % le gaspillage alimentaire d’ici à 2025 dans la distribution et la restauration collective, puis de 50 % d’ici à 2030 dans la production, la transformation, la restauration commerciale et la consommation des ménages. Le label prend place dans un paysage qui compte également, depuis septembre 2025, le label Marché durable , mis au point par le MIN de Rungis pour signaler les efforts écologiques des marchés de gros. Ce label est distribué par AFNOR Certification.
Les professionnels de la filière peuvent aller plus loin dans la démarche en rejoignant la commission de normalisation AFNOR Anti-gaspi . D’autant que le référentiel français est voué à inspirer une future norme internationale, l’ISO 20001, qui sera une norme de management certifiable.
