Alimentation : une norme et un label pour chasser le gaspi

Le 1er mars 2023, les pouvoirs publics ont lancé le label Anti-gaspillage alimentaire, en application de la loi AGEC de 2020. Ce signe de reconnaissance octroyé aux acteurs de la chaîne alimentaire œuvrant contre le gaspillage est basé sur un référentiel AFNOR.

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Le salon de l’agriculture 2023 a permis de mettre en images ce qu’offre la normalisation volontaire pour les acteurs de la distribution soucieux de réduire le gaspillage : un référentiel listant les critères qu’il convient de prendre en compte, sur toute la chaîne logistique, pour éviter le gaspillage de produits alimentaires, de l’amont agricole au consommateur final. Car c’est sur la base de ce référentiel qu’a été mis au point le label anti-gaspillage alimentaire présenté au salon le 1er mars par la secrétaire d’Etat à l’Ecologie. Un label né de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (dite loi AGEC), qui demande de réduire de moitié les tonnages gaspillés à partir de 2025 ou 2030 (selon les acteurs) par rapport à 2015. En France, le gaspillage alimentaire atteint des sommets : 9 millions de tonnes par an du producteur au consommateur, soir 30 kg par personne et par an.

AFNOR Certification figure parmi les organismes certificateurs habilités à délivrer le label sur audit aux premiers acteurs concernés : les enseignes de distribution, grossistes et métiers de bouche. Vous pouvez en faire la demande ici.

Label Antigaspi alimentaireLe référentiel socle du label a été mis au point dans un format de normalisation restreint, à la demande du ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, sous l’égide d’AFNOR. Publié dans la collection AFNOR Spec et consultable ici, il a valu au porteur de projet un trophée Or Normes, qui lui a été remis la veille de la journée mondiale de la normalisation, le 14 octobre 2022. « Le document permet de lister, objectiver et partager tous les critères qu’il faut avoir en tête pour démontrer qu’un producteur ou un distributeur de produits alimentaires mérite d’être labellisé anti-gaspillage », décrivait alors Catherine Conil, chargée du dossier au Commissariat général au développement durable, un service du ministère.

Le travail a rassemblé une quarantaine d’acteurs : le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, celui de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, l’Ademe, les grandes et moyennes surfaces de distribution, mais également les grossistes et les petits commerces de proximité en passant par les organismes certificateurs et les acteurs du don et de l’aide alimentaire.

« Ils ont travaillé main dans la main pendant plusieurs mois pour aboutir à un référentiel opérationnel consensuel et adapté aux spécificités de chaque distributeur, petit ou gros », apprécie Olivier Peyrat, directeur général d’AFNOR. Le travail va maintenant être décliné à la restauration collective et commerciale, pour qu’ultérieurement, le label puisse récompenser les établissements qui s’engagent.