En Franche-Comté, les chemins de la QVT mènent à l’ISO 45001

En Franche-Comté, un club AFNOR des experts en QVT rassemble plusieurs entreprises autour de cette thématique traitée dans l’ISO 45001.

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Photo de groupe

©DR – De gauche à droite sur la photo : Jérémy Gense (groupe Patek Philip), Nathalie André et Maud Charpy (Amphénol FCi), Sylvie Forestier et Stéphane Caillat (groupe PATEK Philip), Frédéric Billebault (Stanley Tools), Claire Nicolas (CCI du Doubs). Au volant : Paule Nusa (groupe AFNOR).

Une opération collective AFNOR-CCI a permis à plusieurs entreprises francomtoises de partager leurs expériences sur la qualité de vie au travail. Un club est né, avec l’idée d’emmener tout le monde vers la certification ISO 45001.

En matière de qualité de vie au travail (QVT), il y a ceux qui en parlent et ceux qui en font. Sous l’influence des pays du nord de l’Europe et du Canada, ce sujet figure désormais parmi les premiers enjeux de la fonction RH. Et en tant que volet de la thématique santé sécurité au travail (SST), il touche du doigt l’ISO 45001, la norme volontaire internationale de 2018 qui donne des lignes directrices pour déployer un système de management de la SST.

Dans les territoires, QVT et ISO 45001 vont déjà de pair. La preuve en Bourgogne-Franche-Comté, où vient de naître le premier club AFNOR des experts en QVT. Objectif : faire vivre l’expertise croisée des entreprises en SST et en QVT, et les faire progresser vers les exigences de l’ISO 45001. Le tout, avec l’accompagnement d’AFNOR, représentée par sa déléguée régionale Paule Nusa, avec une brique formation, en partenariat avec la CCI.

Aller au-delà des mesurettes

Cette région de tradition industrielle, où sont implantés de nombreux sous-traitants de l’automobile et de la plasturgie, s’est révélée un terreau fertile pour échanger sur cette thématique. Qu’il s’agisse de fidéliser les collaborateurs ou d’améliorer les systèmes de management, le partage d’expériences en QVT donne une vraie cohérence aux démarches déjà entamées. Il permet d’aller au-delà des diagnostics – le traditionnel questionnaire remis aux collaborateurs – et des mesurettes de façade – installer un distributeur de snacking, donner accès à une salle de sport.

Membre du club, Pauline Bruneteau-Chapeyron, chargée des ressources humaines chez Stanley Black et Decker, fabricant d’outils à main sur le site de Besançon, est partie du constat suivant : difficile de recruter et de faire vivre la culture d’entreprise à l’heure où de nombreux salariés partent en retraite. Il fallait un nouveau souffle. « Le programme de formation nous a permis d’expérimenter actions et outils destinés à améliorer les conditions de travail : prévention contre le tabac, sensibilisation aux addictions, journées portes ouvertes, chasse aux œufs en famille, cours de yoga… Ce n’est pas tous les jours que nous avons l’occasion de réunir nos collaborateurs autour d’actions qui peuvent paraître de prime abord éloignées du milieu industriel mais qui concernent tout un chacun », raconte-t-elle. L’entreprise a ainsi appris à élargir sa politique d’amélioration continue à la QVT, comme elle le fait déjà pour la qualité et l’environnement. Et peut ainsi raisonnablement viser la certification ISO 45001, à l’instar des certifications ISO 9001 et ISO 14001 qu’elle possède déjà.

Amphénol FCi : un plan d’action à trois volets

Amphénol FCi : un plan d’action à trois voletsPour Maude Charpy, responsable HSSE et chef de projet QVT chez Amphénol FCi, fabricant de composants électroniques, la qualité de vie au travail est partie intégrante de la politique SST, qu’elle suit au quotidien avec sa batterie d’indicateurs dont le célèbre ATMP (taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles). Pour autant, la prévention des risques et l’amélioration des conditions de travail restent au cœur de ses priorités. « Nous avons commencé par recenser les attentes, puis organisé une semaine QVT en permettant au personnel de tester des activités physiques, de relaxation ou encore de recevoir des conseils diététiques. Enfin, nous avons défini notre plan d’actions, autour de trois axes : la protection contre le bruit, le mieux-être au travail et enfin le management, dans l’idée de mieux intégrer le personnel dans les process d’organisation. Notre semaine QVT fut un réel succès avec 160 participants et 96 % de satisfaction », relate-t-elle.

Les expériences des uns venant enrichir celles des autres, le club AFNOR des experts en QVT jouera son rôle de plateforme d’échanges tout au long de cette année 2020. Avec un objectif commun à tous les membres : viser la certification ISO 45001 en 2021, afin de montrer que sur le terrain, QVT n’est pas un sigle creux.

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Audit ISO 45001 : de moins en moins de non-conformités avec le temps

Spécialiste des systèmes de management, notamment en santé-sécurité au travail, AFNOR Certification a compilé ses rapports d’audit ISO 45001 et livre un constat intéressant : plus les audits de certification sont récents, moins on relève de non-conformités, majeures comme mineures. Ainsi, d’avril à octobre 2019 (période 2 dans le graphique), AFNOR Certification relève une seule non-conformité majeure, contre 2 de janvier à mars 2019 (période 1) et 8 antérieurement, de septembre à décembre 2018, juste après la publication de la norme. Le nombre de non-conformités mineures diminue de 52 à 31 en mars 2019, pour réaugmenter ensuite. Mais, ramenée au nombre de rapports effectués (17 sur la période 1 ; 71 sur la période 2), la tendance est stable : moins d’une non-conformité mineure par rapport.

Audit ISO 45001 : de moins en moins de non-conformités avec le temps

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