Systèmes de management : les 6 certifications-stars de 2019
Sécurité alimentaire, protection des données, santé et sécurité au travail… Les entreprises intègrent les préoccupations sociétales et s’approprient les normes volontaires qui permettent d’y répondre… au point de se faire certifier. C’est l’un des grands enseignements de l’ISO Survey 2019, vaste enquête qui recense tous les certificats de systèmes de management délivrés dans le monde. Et la France s’inscrit dans cette tendance.
Et vous, avez-vous décroché une certification de système de management en 2019 ? Si oui, vous apparaissez probablement dans ces chiffres. En effet, comme tous les ans, l’Organisation internationale de normalisation (ISO) demande à l’ensemble des organismes certificateurs de lui remonter leurs données, pays par pays, sur 12 référentiels : ISO 9001 (qualité), ISO 14001 (environnement), ISO/IEC 27001 (systèmes d’information), ISO 22000 (sécurité des aliments), ISO 45001 (santé sécurité au travail), ISO 13485 (dispositifs médicaux), ISO 50001 (énergie), ISO 22301 (continuité d’activité), ISO 20000-1 (services), ISO 28000 (sûreté de la chaîne d’approvisionnement), ISO 37001 (anticorruption), ISO 39001 (sécurité routière). Les organismes certificateurs qui le veulent bien transmettent leurs chiffres, et voici ce que cela donne pour 6 certifications-stars en 2019.
ISO 9001 : la qualité poursuit son chemin
Référentiel-star des organismes de certification, le succès international d’ISO 9001 ne s’est pas démenti en 2019. En un an, le nombre de certificats passe précisément de 878 664 à 883 521 à l’échelle planétaire, soit une légère hausse de 0,5 %. Rappelons qu’en 2019, comme pour l’ISO 14001, seule la version 2015 de la norme donnait droit à certification. En 2018, la version antérieure (celle de 2008) était acceptée jusqu’au 14 septembre. Le management de la qualité reste de loin le référentiel le plus certifié, couvrant plus de 1,2 million de sites dans le monde. La France, avec plus de 57 700 sites certifiés, conserve sa 6e place derrière la Chine (281 000), l’Italie (137 000), l’Allemagne (72 000), le Japon (82 500) et l’Espagne (59 000). L’Hexagone recense un peu moins de sites certifiés qu’en 2019, mais davantage de certificats actifs. Cela signifie que les clients ont été plus nombreux à demander la certification, mais sur un périmètre d’activités plus réduit.
ISO 14001 : le management environnemental séduit
Après une phase de stagnation, la certification ISO 14001 reprend sa marche en avant en France. La norme volontaire consacrée au management environnemental enregistre désormais 6 402 certificats dans l’Hexagone, en hausse de 5 % sur un an, pour un périmètre regroupant près de 19 000 sites. A l’échelle mondiale aussi, la tendance est à la hausse : 312 000 certificats au total en 2019 contre 307 000 en 2018. Le Japon, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne voient leur nombre de certificat diminuer mais l’Allemagne (+ 10 %) et la Chine (+ 15 %) s’inscrivent dans la même trajectoire croissante. Parmi les autres faits remarquables, la Corée du Sud fait son entrée dans le top 10 alors que les Etats-Unis dégringolent de la 9e à la 13e place du palmarès mondial. Quant à l’Inde, elle enregistre une très forte progression de 32 % sur un an, soit 2 000 certificats supplémentaires dans le pays ! En termes de secteurs, la construction reste largement en tête. À noter une très forte progression des activités de services (qui passent de 27 à 34 % des certificats délivrés dans le monde) par rapport à l’industrie (qui passe de 71 à 65 %) ainsi que l’entrée dans le top 5 des services d’ingénierie.
ISO/IEC 27001 : dans l’air du temps
Les données numériques occupent une place prépondérante, les systèmes d’information se développement à toute allure, et avec eux le besoin de les protéger. La norme ISO/IEC 27001 contribue à la protection des données sensibles, en mettant en place des mesures pour éviter les piratages et se mettre en conformité avec le RGPD, par exemple. Mais elle reste une norme de système de management. Signe que les entreprises françaises s’emparent du sujet : en un an, le nombre de certificats actifs recensés par l’ISO dans le pays a bondi de 57 %, passant de 220 à 350. Un certificat couvre en moyenne 3 sites et demi. La croissance s’observe aussi à l’échelle mondiale, avec 36 300 certificats actifs, soit une hausse de 14 % entre 2018 et 2019.
ISO 45001 : le boom de la santé et sécurité au travail
La norme ISO 45001 n’existe que depuis 2018, mais le nombre d’entreprises qui l’ont adoptée en peu de temps, en allant jusqu’à se faire certifier, prouve les attentes colossales sur le sujet du management de la santé et de la sécurité au travail. Si 12 000 structures avaient franchi le pas en 2018, elles étaient plus de 38 000 fin 2019, soit plus du triple ! Autant d’entreprises mieux armées pour affronter des tempêtes comme la Covid-19… Sur un an, la progression est particulièrement marquée en France, qui passe de 94 certificats délivrés en 2018 à 524 en 2019. Dans l’immense majorité des cas, AFNOR Certification est l’émetteur de ces certificats. En termes de sites certifiés, l’Hexagone en compte désormais 1 500, contre 200 l’année précédente (ce qui donne un ratio d’un certificat pour 2,9 sites). La forte croissance devrait se poursuivre en 2020, pour deux raisons. D’abord, le contexte de pandémie va renforcer l’intérêt pour ce type de référentiel, afin de préserver la santé de ses salariés et de pérenniser son activité. Ensuite, en raison de la fin du texte OHSAS 18001, qui faisait référence jusqu’à présent. Il sera basculé vers ISO 45001, entraînant de nouveaux certificats à délivrer pour mieux s’adapter aux défis actuels. Vous pouvez également consulter notre dossier consacré à la santé et sécurité au travail.
ISO 22301 : au cœur de l’actualité
Les 14 acteurs français certifiés en 2019 pour leur bon management de la continuité d’activité ont eu le nez creux. En donnant des lignes directrices pour bâtir un plan de continuité d’activité (PCA), la norme volontaire ISO 22301 résonne avec le contexte sanitaire mondial et les bouleversements économiques engendrés… En 2020, au plus fort de la crise liée à la pandémie de covid-19, et du confinement qui a suivi, qui n’avait pas de PCA est tombé de haut ! En France, seules 2 entreprises et 20 sites détenaient la certification fin 2018. Un an plus tard, le nombre de sites est passé à 50 et nul doute que les turbulences de 2020 devraient susciter un fort intérêt pour ce référentiel… A l’échelle mondiale, l’ISO Survey recense près de 1 700 certificats valides sur 6 200 sites. Des chiffres en légère croissance sur un an, qui soulignent toutefois le manque d’anticipation des entreprises sur ces sujets essentiels.
ISO 13485 : le calme avant la tempête ?
Le référentiel consacré au management des dispositifs médicaux a légèrement marqué le pas en France en 2019, avec 1 046 certificats contre 1 102 en 2018, et 1 594 sites (- 122). ISO 13485 devrait pourtant prochainement retrouver des couleurs, du moins en Europe, avec l’entrée en vigueur en mai 2021 d’une nouvelle réglementation sur le sujet, pour éviter de nouveaux scandales comme celui des prothèses mammaires dangereuses pour la santé. Il s’agit du règlement 2017/745. Initialement prévue pour mai 2020, la prise d’effet de ce texte a été reportée d’un an à cause du contexte sanitaire. Les professionnels doivent cependant s’organiser pour déployer des méthodes qui garantiront la sécurité de leurs produits tout au long de leur cycle de vie. Et en présentant la certification l’ISO 13485 (version 2016, la dernière en date), ils rassurent dès aujourd’hui leurs clients sur cette aptitude à maîtriser les risques.