Une grande norme pour les nano-objets

La nouvelle norme volontaire XP ISO/TS 21357 publiée dans la collection AFNOR, propose un protocole de référence pour mesurer la dispersion des nanoparticules dans un produit fini. Sur la base d’une technologie française.

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Afnor : Une grande norme pour les nano-objets

La nouvelle norme volontaire XP ISO/TS 21357 publiée dans la collection AFNOR, propose un protocole de référence pour mesurer la dispersion des nanoparticules dans un produit fini. Sur la base d’une technologie française.

On entend beaucoup parler des nanoparticules, et cela, dans tous les domaines. De la pharmacie à l’agroalimentaire en passant par l’électronique, ces substances confèrent de nouvelles propriétés aux produits pour qu’ils soient plus légers, plus solides, plus efficaces énergétiquement, etc. Et cela, avec une taille qui n’excède pas le millionième de millimètre. Autant dire que pour les choisir, évaluer leur action, les disposer dans le produit fini, il faut une méthode et une technologie de pointe !

Une nouvelle norme volontaire vient à la rescousse de celles et ceux qui cherchent un mode d’emploi universel : la norme XP ISO/TS 21357, disponible ici dans la collection AFNOR. Le préfixe XP indique que c’est pour l’instant une norme expérimentale ; le préfixe ISO que c’est une norme internationale : elle fera référence partout dans le monde. Elle valide la technologie dite DSML, pour « diffusion statique multiple de la lumière ».

Ce procédé permet d’analyser la taille des nanoobjets et leur dispersion dans des solutions, dans leur état natif, en faisant fi des phénomènes d’agrégation ou d’agglomération qui se produisent au moment de la préparation de l’échantillon à mesurer.

XP ISO/TS 21357 : rester fidèle au mélange de départ

Giovanni Brambilla (©Formulaction/Master Films/P. Pigeyre)

Giovanni Brambilla (©Formulaction/Master Films/P. Pigeyre)

Ces phénomènes, occasionnés par un séchage, par exemple, finissent par modifier la distribution des nanoobjets par rapport à la situation de départ, et viennent fausser la photographie prise à l’état natif. La technique en question évite de dénaturer cet état natif, d’avant manipulation. Donc de perdre du temps à restaurer la formulation de départ, pour que les nanoparticules produisent au mieux leur effet. Giovanni Brambilla, qui a participé à la mise au point de la norme au nom de la société française Formulaction, fait le parallèle avec une peinture : « Une peinture est composée de pigments placés dans un liquide diluant. Si les pigments ne se dispersent pas correctement ou s’agrègent, le pouvoir couvrant de la peinture ne sera pas satisfaisant, la couleur ne sera pas la même. Bref, le produit ne sera pas tel qu’il était prévu initialement par le fabricant », illustre-t-il.

Cette norme était une demande des industriels et du monde de la recherche. De la pharmacologie à l’électronique, elle va démocratiser la non-dénaturation de l’échantillon lors des tests. Une nouvelle approche qui bénéficiera à tout le monde, jusqu’au consommateur final. « La norme va faire gagner du temps à l’utilisateur, et lui éviter de se transformer en expert de la dispersion des nanoparticules. Moins il aura à se poser de questions, plus vite il pourra mener ses projets à bien », conclut Giovanni Brambilla. Intéressé.e ? Rendez-vous le 2 juin 2022 à 9 heures pour un webinaire AFNOR sur le sujet.