Comme les agriculteurs, les acteurs situés en aval de la filière (préparateurs, transformateurs, distributeurs, importateurs…) peuvent aussi obtenir le label Agriculture biologique. A condition de respecter en tous points le cahier des charges et de se soumettre aux audits de certification.

Afnor label-AB

L’agriculture bio connaît depuis quelque temps un essor sans précédent, avec un réseau de distribution de produits bio en pleine expansion. Mais, bien que les circuits courts commencent à se développer, plusieurs intermédiaires interviennent généralement entre le producteur d’un aliment bio et le consommateur : préparateur, transformateur, grossiste, distributeur, etc. Comment s’assurer alors que la philosophie qui sous-tend cette approche est respectée tout au long de la vie du produit ?

En proposant à ces intermédiaires de, eux aussi, arborer la certification AB. En amont, celle-ci certifie que les agriculteurs cultivent ou élèvent des produits naturels, respectueux de l’environnement et du bien-être animal, garantis sans produits chimiques de synthèse ni OGM. Mais il s’adresse aussi à tous les autres opérateurs de la filière bio : transformateurs, distributeurs (grossistes et détaillants), en passant par les préparateurs, les importateurs ou encore les cueilleurs de plantes sauvages.

À chaque étape, un auditeur vérifie sur le terrain que les exigences du cahier des charges sont correctement appliquées. Ainsi, quand un consommateur achète un produit bio en bout de chaîne estampillé du logo AB, cela signifie que tout la chaîne, depuis la fabrication jusqu’à la distribution, est en bio. Bon à savoir : de qualité permet d’identifier les produits issus de l’agriculture biologique. Depuis 2009, les critères du label Agriculture Biologique français (ou label AB), qui existe depuis 1985, sont alignés sur ceux de l’« Eurofeuille », le label bio européen. Les deux logos peuvent néanmoins cohabiter sur les étiquettes.

Label Agriculture Biologique : des audits réguliers et inopinés

Chaque opérateur détenteur du label AB est contrôlé au moins une fois par an par un organisme certificateur reconnu par les pouvoirs publics. Depuis octobre 2019, AFNOR Certification est agréée pour effectuer cette opération sur les « produits agricoles transformés destinés à l’alimentation humaine, à l’exclusion des levures » selon le règlement Bio européen. Les clients désireux de faire reconnaître leur engagement peuvent donc demander un audit, a fortiori s’ils ont déployé une démarche RSE ou s’ils sont certifiés ISO 22000 pour le management de la sécurité des aliments.

Afnor label-AB

Lors de l’audit, qui peut être inopiné, les recettes des produits transformés et les processus de fabrication sont contrôlés, afin de vérifier que la chaîne de production fait appel et maintient le caractère bio des ingrédients. Sont également vérifiés le respect des procédés de fabrication et des exigences en matière de stockage (séparation stricte des produits bio et non bio), l’absence de traitement ionisant ou chimique, le recours à une liste restreinte d’additifs et d’auxiliaires…

À cette occasion, fabricants et distributeurs sont tenus de présenter tous les documents justifiant la traçabilité propre à la filière biologique : liste des fournisseurs, certificats et factures des matières premières, factures clients, stocks… L’étiquetage propre à la filière bio doit être aussi scrupuleusement respecté.

Cosmétique bio : la norme NF ISO 16128 à la rescousse

Les produits non alimentaires comme les cosmétiques ou les textiles n’entrent pas dans le périmètre de la certification bio européenne officielle. Des labels privés ou associatifs existent, mais leurs exigences sont très variables sur la qualité des matières premières ou les méthodes de fabrication. Pour la cosmétique, une première étape de normalisation a été franchie avec l’adoption de la norme volontaire NF ISO 16128. Celle-ci vise à harmoniser et à structurer ce marché en définissant les ingrédients naturels rentrant dans la composition d’un produit cosmétique. Elle décrit également la méthode de calcul permettant de calculer les pourcentages d’origine naturelle ou biologique d’un produit fini, information qui peut apparaître sur l’étiquetage.