Pour limiter la hausse à 2 °C de la température moyenne globale d’ici à la fin du siècle, il est indispensable d’opérer une transition rapide vers une économie circulaire et bas-carbone. Se libérer des énergies fossiles, tout en s’adaptant aux conséquences du dérèglement climatique. Cela suppose aussi de savoir évaluer correctement ses émissions, préalable pour identifier les leviers d’action.

En adoptant la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), la France s’est dotée d’une feuille de route pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et ainsi lutter contre le changement climatique. Objectif : réduire l’empreinte carbone des Français et atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, en réduisant d’un facteur 6 les émissions de GES sur le territoire par rapport à 1990. Concrètement, il faut passer de 445 millions de tonnes d’équivalent CO2 (MtCO2e) émises dans l’atmosphère en 2018 à 80 MtCO2e au milieu du siècle. Cet objectif remplace désormais le « Facteur 4 », qui fut longtemps le cap fixé pour 2050 : diviser les émissions par 4 par rapport à 1990.

Dans le même temps, il est nécessaire de doubler les volumes absorbés par les puits de carbone naturels (forêts, sols agricoles) et développer de nouvelles techniques de séquestration de carbone. La neutralité carbone se définit ainsi comme le solde entre carbone émis dans l’atmosphère et carbone séquestré (par les océans, les végétaux et le stockage géologique), solde qui doit tendre vers zéro.

La séquence ERC : éviter, réduire, compenser

Conscients des risques que suscite le réchauffement climatique, et désormais témoins de ses effets partout dans le monde, de plus en plus d’acteurs publics et privés s’engagent dans une stratégie proactive de réduction de GES, compatible avec cet objectif de neutralité carbone. Il doivent faire évoluer leur modèle de développement et leurs modes de management pour favoriser des activités sobres en carbone, résilientes et créatrices de valeur. Pour cela, ils doivent agir en plusieurs phases :

Pour cela, il est impératif d’utiliser des méthodes communes, des protocoles de mesure communs, un vocabulaire commun. La normalisation volontaire est faite pour cela. Et ce sont les professionnels du secteur concerné qui écrivent ces normes, dans un esprit de consensus et de respect de l’intérêt général. N’hésitez pas à rejoindre nos commissions de normalisation ! Citons par exemple les travaux internationaux en cours sur la notion de neutralité carbone (future ISO 14068).